Les réponses des dirigeants à vos questions.

Publié le par Cullettivu di i Sustenitori Bastiacci

Retrouvez ici en intégralité le débat qui s'est tenu dimanche dernier durant plus de 2h30 en la salle des fêtes de Biguglia :

Julien Lolli :
"Bonsoir à tous, je vous remercie d'être aussi nombreux et notamment Mr Le Député Maire, Sauveur Gandolfi-Scheit. On est là pour vous montrer l'attachement que nous portons tous à notre maillot bleu ainsi qu'au Sporting. Si ce soir nous sommes là c'est pour arriver à faire quelque chose de constructif. Les bonnes volontés peuvent être mises à disposition du club et avant toute chose nous espérons faire une très grosse fête en fin de saison si notre club se maintient en Ligue 2.

Nous avons enrôlé un nouvel entraîneur, il est là pour relever le défi au même titre que nous, il a des convictions très fortes et est prêt à aborder les différents thèmes pour répondre sur des questions au niveau sportif. J'espère que cette soirée sera constructive et que nous pourrons travailler très rapidement main dans la main".

Faruk Hadzibegic :
"Bonjour à tous. Beaucoup me connaissent, ça fait 20 ans que je suis dans le football et 20 ans que j'entends parler de Bastia. C'est un club mythique surtout vu de l'extérieur, beaucoup plus que vous ne pouvez l'imaginer. Ce que vous faites pour le club ça fait rêver beaucoup de gens et moi aussi. Avec toute la sincérité je vous dis que ça fait quelques années que je voulais venir à Bastia, il y a environ 4 ou 5 ans. J'ai la chance d'exercer ma passion. Je suis tout à fait conscient de la situation sportive préoccupante. On est derniers. Il y a sûrement des raisons, des erreurs sportives qui ont été commises. La solution quelle est elle ? Je vais vous donner quelques conditions pour qu'on se sorte de là : c'est de rester nous mêmes, les dirigeants avec vous, et les joueurs aussi. Il faut du monde dans les tribunes. Il faut rester en Ligue 2. Aujourd'hui, on a 10 points de retard, ce n'est pas insurmontable mais il faut se renforcer et il faut une force. Quand je vois dans les vestiaires toutes ces photos, de la coupe de France etc ça me fait chaud au coeur et si on retrouve cette force on pourra aller loin. Les autres aussi relégables commencent à paniquer.

Ce que je peux vous garantir c'est que je fais le maximum. On est prêts il n'y a pas de soucis. Ne regardez pas la situation pourquoi on en est là aujourd'hui. Il faut regarder de l'avant. Je vais vous donner mon avis sur la position sportive et le projet et je vous supplie faisons la force nécessaire pour arriver au bout. Qu'on n'ait pas de regrets en fin de saison, il faut donner la dernière force à Bastia.

Aujourd'hui il reste le match de Tours, qui est une meilleure équipe que celle de vendredi. Ce sont tous des grands gabarits qui vont essayer de jouer au maximum sur ça. On a aussi ce problème du physique mais nous sommes dans le besoin et pas eux. C'est aux joueurs de ne pas paniquer, on ne pourra pas aller gagner 5-0 mais 1 ou 2-0 on pourra.

Je suis prêt maintenant à répondre aux questions techniques. Merci d'être venus".

Présentation des dirigeants présents :

Mathieu Cesari :
"Depuis l'âge de 4 ans que je vais au stade. J'y allais avec mon grand-père, mon père et j'irai toujours au stade. Quand j'ai eu la possibilité de venir je l'ai saisi et ce que je peux faire pour le club je le ferai".

Jean-Noël Filippi :
"Je fais partie du Conseil de Surveillance. Dans la situation où on est on a du réagir et avec Pierre-Marie Geronimi on s'est mobilisés. Julien a maintenu sa candidature. On a décidé de faire une équipe pour apporter de la compétence, de l'organisation et surtout un apport financier dont le club avait besoin pour le recrutement. Je suis bleu autant que vous et l'attachement du Sporting pour moi est plus qu'important".

Joseph Franceschini :
"J'ai bien sûr la passion du club. J'ai porté le maillot de l'équipe première, j'ai intégré l'équipe dirigeante depuis peu et on m'a demandé de venir, je l'ai fait en courant. Le club est à tous on est là pour le sauver et notre objectif est le même que le votre : en tant que dirigeant ou supporter je me battrai pour que Bastia reste en Ligue 2. Ça va être dur mais je ferai mon maximum à mon niveau".

Yves Pianelli :
"J'ai été dirigeant quelques années jusqu'en 2005 et j'ai continué à aller au stade mais derrière le grillage. Je reviens au club car il y a quelque chose à faire d'utile et le sang bleu on ne peut pas le renier".

Jean-Louis Carlotti :
"Beaucoup de gens me connaissant, je suis au Conseil de Surveillance depuis pas mal d'années et présent dans le foot amateur pour faire en sorte que ce sport soit un sport moteur. Mon attachement au Sporting est simple : je suis bleu et on se battra jusqu'au bout quoi qu'il arrive, on ne lâchera pas".

Stéphane Mordiconi :
"Je suis nouveau au club et passionné comme vous tous. C'est un petit rêve que je réalise dans le but de tout faire pour sauver le Sporting en espérant qu'on y arrivera".

Pierre-Marie Geronimi :
"Je fais partie depuis quelques temps déjà du Conseil de Surveillance du club. Jean-Noël le disait : à un moment donné il a fallu réagir. Je pense que chacun, à notre niveau, on pourra apporter quelque chose, des compétences etc. L'équipe est en train de naître. Le principal objectif c'est de rester en Ligue 2 mais on a avec vous, car si vous n'y êtes pas on n'y arrivera pas, on essaiera d'aller très loin et je suis sûr qu'avec la somme des compétences on va y arriver".

Jean Lorenzi :
"Pourquoi je suis là ? Je suis un supporter avant tout, je suis bleu jusqu'au bout des ongles. J'ai tout fait dans les tribunes, beaucoup de conneries aussi etc mais maintenant j'espère qu'on arrivera à se maintenir même si ce sera difficile. Mais s'il faut mourir on essaiera de mourir tous ensemble".

Alain Seghi :
"Je suis passionné de football et quand on m'a contacté j'ai de suite accepté".

Patrick Cesarini :
"Fervent supporter du SCB. J'ai grandi en tant qu'adolescent avec le SCB. L'équipe dirigeante en place m'a contacté et j'ai répondu de suite présent. Il ne faut pas que ce club disparaisse".

Un supporter :
"Y a t-il déjà eu une répartition des rôles et des tâches au sein de votre équipe ?".

Julien Lolli :
"Il y a un organigramme qui a été établi en urgence et à ce jour 5 ou 6 dirigeants se détachent un peu car il faut être présent de manière régulière. Mais on établit un organigramme pour qu'à tous les niveaux nous ayons des tâches bien préétablies. La totalité des présents auront une tâche précise au sein du club".

Jean-Noël Filippi :
"Demain soir on organise entre dirigeants un bureau de travail pour établir 4 ou 5 domaines prioritaires : le marketing, la billetterie, la boutique, l'aspect financier, administratif, sportif avec des connaissances bien précises, l'aspect sécurité etc. Il y aura 2 ou 3 dirigeants dans chaque domaine avec le personnel et les bénévoles du club".

Mathieu Cesari :
"Jean-François Paolacci est devenu directeur général du club. Ça a été fait la semaine dernière".

Un supporter :
"De manière très concrète c'est quoi le projet ? Comment on arrive à sauver le club à court terme et étudiez-vous les différents scénarios ? Si le club reste en Ligue 2 ? En national ? Le déficit de confiance entre dirigeants et supporters est aussi une question qui a souvent été posée à l'ancienne équipe dirigeante. Il ne faut plus d'incantations, il faut sauver le club on est d'accord mais comment on y arrive ?".

Julien Lolli :
"Le projet concret pour sortir Bastia de l'ornière : à plusieurs niveaux. Déjà au départ c'est combler le fossé énorme entre dirigeants et supporters. C'est le premier voeu et c'est pour ça qu'on n'a pas refusé votre invitation. Le deuxième, on a commencé à réfléchir à la meilleure solution possible : la question est qu'est-ce qu'on va faire ? Déjà on a fait appel à un nouveau coach. Du sang neuf pourrait peut-être impulser quelque chose de nouveau. Faruk a mis en place une méthodologie de travail dont il vous parlera.

Ensuite l'action qu'il va falloir faire aujourd'hui : c'est le recrutement. Il est du domaine du technique et le responsable technique jugera de la possibilité de renforts et sur quelles lignes. Ces renforts auront l'aval que si la situation financière le permet. Qu'est ce qu'on veut ? Que le Sporting reste en Ligue 2. Ce sont peut-être des incantations mais c'est en tout cas la conviction qui nous anime aujourd'hui. Si on prend un coach et des joueurs c'est qu'on a l'intime conviction qu'on peut rester en Ligue 2.

Mais il faut rester conscient que le foot n'est pas une science exacte donc il y a une possibilité que le club descende. Dans ce cadre là, il faut qu'en terme de recrutement, les personnes qui seront choisies par le coach soit un choix judicieux. Pourquoi ? Si malheureusement on en arrive à cette situation il faut que ces joueurs soient les joueurs de demain qui pourront nous aider à rebondir immédiatement. C'est peut-être simpliste mais c'est la seule alternative. Soyons judicieux et donnons-nous tous la main pour qu'on puisse se retourner au cas où. Mais restons sur le premier projet de se maintenir, et il y a encore la place afin d'y répondre tous favorablement le 22 mai".

Un supporter :
"Un ou deux joueurs auraient pu être présents. C'est la 7° fois que le CSB se réunit en deux mois. Vous, vous êtes là il n'y a aucun doute que vous soyez bleus. Mais il manque toujours une composante : ce sont les joueurs. Certains sont jeunes certes mais aussi sur le constat selon lequel ces jeunes là ont été mis pour répondre à l'attente des supporters ce n'est pas vrai.

Mais la question est de savoir ce qu'on va faire au niveau sportif. Parce qu'à chaque match on est 1 000 ou 1 200 en tribune, donc le public ne peut pour l'instant pas être cette force qui transcendera l'équipe à Furiani. Vous dirigeants êtes un peu plus nombreux que par le passé.

Cependant concernant les joueurs, quand on gagne des sommes très supérieures à celles que gagnent l'immense majorité des supporters j'attends de leur part des réponses concrètes. Si on est derniers avec 10 points de retard ce n'est pas avec un renfort par ligne que l'on va s'en sortir. Combien de joueurs le coach compte prendre ? Et quand aurons-nous des joueurs présents à nos réunions ?".


Faruk Hadzibegic :
"Sur le plan technique et sur l'absence des joueurs. Moi j'aimerais avoir un discours constructif avec vous pour leur transmettre le message. C'est moi qui ai voulu que Pierre-Yves reste à la maison car je voulais d'abord discuter avec vous car le club ne m'appartient pas, il est à vous. A n'importe quel moment vous pouvez venir et on discute. Je vais vous donner mon point de vue : Il faut que je meurs avec mes convictions et ce ne sont peut-être pas les bonnes. Venez me voir avant ou après l'entraînement et je vous donnerai toutes les réponses que vous voulez. Au niveau recrutement, on n'a pas à la place des dirigeants un Abramovitch même si j'aimerais bien. J'estime que techniquement aujourd'hui on est faible, il faudra aussi beaucoup de métier dans l'équipe. Vannes n'était pas meilleur que nous. On a une équipe prometteuse mais elle ne peut pas aujourd'hui jouer car elle est trop jeune. Ils seront forts dans un ou deux ans mais pas aujourd'hui.

Ensuite, le point de départ c'est l'attaque. Il faut trouver des joueurs qui fassent l'unanimité : au niveau de l'efficacité et au niveau financier. Mais après il faut que le joueur accepte, financièrement, qu'il discute avec sa femme etc. C'est difficile. Je peux vous donner des noms, mais je ne veux pas vous faire de peine si ça se fait pas. Mais je vais quand même vous dire Lorenzi ? On a contacté Lorenzi. Il va venir la semaine prochaine, il a ses projets, sa carrière. Mais on a commencé à discuter mais je n'ai aucune garantie. Au niveau des milieux, on cherche des joueurs style Pagis etc.

Après pour les blessés et suspendus. Je me rappelle mon premier voyage avec Sochaux ici en 87, il y avait la moitié de mon équipe qui voulait pas venir, ils faisaient croire qu'ils étaient blessés. Il faut que ça redevienne comme ça. Vous êtes devenus trop gentils avec l'adversaire. C'est triste mais c'est la vérité.

Je souhaite faire partie de votre famille. Mais il y aura toujours des choses à améliorer. Si on peut avoir 4 joueurs je signe de suite mais on n'est pas le Real".

Un supporter :
"Est-ce que les joueurs y croient encore coach ? Qu'est-ce que vous pouvez nous dire la dessus ?".

Faruk Hadzibegic :
"J'ai un groupe de 24 / 25 joueurs à ma disposition. Il y a des anciens, des un peu plus jeunes et des jeunes. Avec ceux avec qui j'ai discuté j'estime qu'ils peuvent sortir la maison de la situation dans laquelle elle est. André, Cubilier, le goal qui est aussi un leader. Mais aussi on attend 1 2 3 joueurs pour donner le point de départ de ce qu'on vient de parler et de ce qu'on veut construire. André m'a dit qu'il est fatigué de ce qui arrive. Il a dit qu'en arrivant à Bastia il vivait un rêve mais que maintenant c'était dur".

Julien Lolli :
"On a passé une étape importante : la DNCG. On a vendu le produit qu'on avait à vendre et on n'avait pas les pieds qui dépassaient du lit. Et dans le budget prévu il y a ce que l'on appelle les « 4 X » c'est-à-dire les 4 lignes pour d'éventuelles recrues. On a 4 prévisions optimistes qui ont été validées par la DNCG, ce qui va nous permettre de prendre des joueurs".

Jean-Noël Filippi :
"La DNCG nous a rendu ce qui devait être dit par rapport à la gestion passée. Le club est sain financièrement et il fallait passer par là pour le démontrer à vous supporters qui en doutiez à un certain moment. A Petranera ça se ressentait et aussi en ville auprès d'autres dirigeants et d'autres personnes que l'on avait sollicité. C'est important aujourd'hui de le dire et de le marteler même si vous pouvez être amers sur la gestion sportive de ces 3 dernières années.

La gestion de Pierre-Paul Antonetti et d'Albert Pieri a porté ses fruits je vous le dis, il y avait beaucoup de placards à nettoyer et je voudrais leur rendre hommage. On est un club sain et non riche. Quand vous voyez Strasbourg qui est devant nous, on leur demande un chèque de garantie de 3 M€".

Un supporter :
"Concernant le recrutement est-ce possible de le réorienter sur des joueurs corses ?".

Faruk Hadzibegic :
"Il y avait toujours 3 ou 4 corses à l'époque de Orlanducci etc. Là, il s'agit de trouver des solutions pour les 6 mois qui restent. J'ai fait part de ma réflexion aux dirigeants : est-ce qu'on est obligé d'avoir un centre de formation ? Car ça coûte cher. Il y a 250 000 corses et c'est peut-être insuffisant car il y a Ajaccio aussi.

Il y a aussi un problème quand les joueurs viennent de l'extérieur, et c'est dur au niveau de la politique sportive de faire le recrutement uniquement dans le centre de formation. Il faut un projet qui ne coûte pas très cher.

On peut faire attention à avoir 3 ou 4 corses dans l'effectif. Le recrutement sur le moyen ou long terme il faut le faire avec une autre politique. Peut-être que ça a été un passage nécessaire pour assainir le club financièrement".

Joseph Franceschini :
"Le foot n'est pas une science exacte. Mentalité corse ça veut dire quoi ? La réalité c'est qu'il y a des joueurs qui n'ont pas le niveau, ils ont beau êtres corses mais ils n'ont pas le niveau. Il peut y avoir aussi des joueurs de l'extérieur qui mouillent le maillot. Aujourd'hui c'est fini le temps où les joueurs, comme je l'ai fait, jouent pour le Sporting pour 1 000 francs par mois. Ça c'est fini, Canal + a masturbé les esprits. Les joueurs sont en CFA et veulent un salaire conséquent avec les agents derrière. Il faut que les gens aient la mentalité pour le maillot et il n'y en a plus beaucoup même des corses.

Il faut établir une élite corse c'est-à-dire des jeunes dans l'esprit, mais pas uniquement des corses et prendre des joueurs expérimentés autour d'eux. Mais financièrement c'est dur d'avoir des joueurs de mentalité avec un faible salaire. Par contre on est d'accord, si le Sporting joue avec 11 corses, je peux mourir. Aujourd'hui on ne peut plus. On a des jeunes qui sont dans des clubs locaux et qui ont le niveau. Il faut les prendre avec nous et leur faire ancrer notre mentalité. A partir d'aujourd'hui.

La politique à long terme c'est aussi ça. Maintenant on est dans l'urgence, on va y arriver ou pas mais en tout cas l'équipe dirigeante travaille dans ce sens, faites-nous confiance. Demain le Sporting avec 11 combattants avec l'élite locale ça pourra peut-être se faire mais la formation avec les quartiers nord de Paris il faut arrêter".

Un supporter :
"On parle de tour de table. On veut savoir si tous les bleus ont réellement été contactés ? On dirait que la cooptation est plus que présente. Est-ce que c'est réellement ouvert et quelles sont les conditions d'entrée dans ce tour de table ?".

Jean-Noël Filippi :
"Dans l'urgence il fallait réagir quand on s'est retrouvé devant la renonciation de Capia. On s'est trouvé à 6 ou 7 au Conseil de Surveillance et là il fallait une réaction forte. On s'est tourné vers des amis qui avaient un apport financier disponible immédiatement. On respecte aussi les bénévoles dirigeants mais il n'est plus question qu'un dirigeant ne mette pas d'argent dans le club. Dans l'urgence il a fallu qu'on demande à nos amis passionnés par le club qu'ils abondent financièrement pour pouvoir aussi le marquer et le noter sur une ligne pour la DNCG. Il y a une quinzaine de personnes, certains ne veulent pas être dans la lumière mais ils travaillent. Le tour de table ne s'arrête pas à ça et pas à la liste donnée sur le site. On n'est pas cooptés. On est ouverts à tous.

Le Sporting est ouvert à tous les bleus du monde entier, la diaspora, il y a plein de solutions. Concernant la situation, il fallait réagir, essayer d'apporter quelque chose au niveau sportif pour pouvoir se sortir de la 20° place. Si on se sauve, il faudra travailler pour faire une équipe de dirigeants beaucoup plus étoffée et une stratégie de direction beaucoup plus démocratique qui concerne l'ensemble des bleus".

Un supporter :
"Beaucoup de supporters se posent une question essentielle : Cette somme d'argent investie vous donne t-elle le droit d'être dirigeants à vie ?".

Jean-Noël Filippi :
"Le club n'appartient pas au comité directeur. Tout ce qui a manqué au club à un certain moment on essaie de le rétablir. Mais il faut aussi respecter ceux qui ont mis de l'argent".

Un supporter :
"Puisque certaines personnes sont présentes depuis longtemps, pourquoi avoir attendu le dernier moment pour injecter de l'argent ?".

Jean-Louis Carlotti :
"Ça fait 17 ans que je suis au club, je suis rentré en 92 à un moment difficile. Il n'y a pas que la vitrine dans un club il y a aussi le reste : l'école de foot, le centre etc. J'ai toujours été un dirigeant qui essayait de donner le maximum et je vais pas commencer à parler de sommes. Mais nous étions nombreux à apporter de l'argent".

Jean-Noël Filippi :
"Pourquoi ne pas l'avoir fait avant ? La situation est ce qu'elle est. Quand on se retrouve après la décision de Charles Capia face à des journalistes et dire qu'on n'a pas d'autres solutions on n'a pas dit grand chose. On savait qu'il fallait réagir et pour répondre clairement : il n'y avait plus d'autre solution que de prendre des dirigeants qui amènent de l'argent et ayant la compétence d'être dirigeant tout simplement.

Ce n'était pas le cas avant, c'était un autre problème. Il y a avait un directeur général et il n'y a jamais eu de réels problèmes d'argent. Aujourd'hui on pose le problème d'une autre façon. Si on veut être dirigeant il faut apporter des fonds".

Un supporter :
"Sur la désaffection du stade. Il y a un exode régulier. Les réunions se sont multipliées etc, il y a un gros problème et notamment celui de la presse. Le Sporting occupe une place indigne dans la presse. Lorsque, dans les années 80, on ouvrait le journal il y avait un article en bien ou un mal sur le club. Aujourd'hui encore pour cette réunion, il n'y a que A Corsica TV.

Pourtant cette réunion n'est pas anodine. On passe encore à côté de quelque chose. Le CSB va vous donner quitus ou pas après et personne ne sera là pour en rendre compte. Cette plainte de notre part ça fait des années qu'on l'a exposé.

Est-ce que le club envisage de mettre en place une vraie politique tarifaire, il reste une dizaine de matches à domicile. Va t-on laissé les matches à 10 € en populaire ? Et même avec la gratuité la dernière fois il n'y avait personne, les gens en ont marre. Va t-on enfin réagir ?".


Joseph Franceschini :
"La place à 5 € en populaire et 10 en Nord ça va régler le problème ? On en a tous discuté. Est-ce que dans la situation dans le club est aujourd'hui est on comme à Monaco où ils peuvent se permettre de brader les places ? On n'a pas les sommes qu'ils ont. On est en train de reconstruire, il y a eu des erreurs, on n'est pas fermés. Moi je suis le premier à dire il faut les places gratuites mais ce n'est pas en faisant ça que ça amènera plus de gens. Ce n'est que le terrain, la gagne qui fera revenir les gens. Si Bastia retrouve des joueurs avec la gnac, les supporters reviendront".

Un supporter :
"Nous sommes le seul club au Monde où les abonnés ne viennent pas. Si le club veut faire passer un message, il faut dire que le club a besoin de ses supporters. Ça peut aider à faire changer les mentalités".

Julien Lolli :
"Ce que tu dis est judicieux. Si aujourd'hui on décide de créer une nouvelle politique tarifaire, il faudrait que cette politique soit acceptée par la Ligue Nationale. La réalité économique corse voudrait qu'on vous aide à venir au stade mais il faut l'aval de la Ligue.

On était reparti pour le match de Tours pour la gratuité. Aujourd'hui on est obligé de répondre non car il y a des obligations administratives. La prochaine journée est une journée "Ligue" c'est-à-dire qu'une quote part lui sera reversée. On a des impératifs administratifs qui font que même si on veut aller dans votre sens, on a des blocages.
Maintenant jusqu'à la fin de saison, il va falloir en débattre entre nous, je pense que tout le monde y sera favorable et il faudra les autorisations administratives.

Concernant le déficit avec les médias absents ce soir : cela n'engage qu'eux. On leur répète inlassablement : on n'a pas envie de passer notre temps à lire dans le journal qu'il y a une guerre entre les dirigeants et les supporters. C'est peut être un peu fort mais les médias le reprennent souvent. Il faudrait peut-être les amener sur le terrain de l'entente cordiale, la passion commune, pour que notre image soit nettement meilleure et pour arriver à remplir ce stade".

Un supporter :
"On a l'équipe la plus jeune depuis 20 ans. Les gens ne percutent plus. Auparavant quand on jouait il y avait des gros titres sur le journal tels que : "tout Furiani attend Reims". Maintenant ça fait 17 ans qu'on dit qu'on est des pseudos supporters. La Corse souffre de voir le Sporting dans cet état. Il faut une exposition du club, il faut une communication meilleure. La presse aujourd'hui ne croit pas que les réunions dirigeants/supp se passent bien, et que le maintien puisse arriver. Mais on fera le maximum pour faire en faire prendre conscience à la presse".

Mathieu Cesari :
"Il falloir qu'on réagisse et leur dire ensemble : la presse doit aussi réagir".

Un supporter :
"Vous nous poussez à mettre la pression au stade mais les dirigeants ont à plusieurs reprises porté plainte, envoyer des CRS etc. Il faut aussi que les joueurs réagissent quand certains de leurs amis reçoivent des coups sur le terrain".

Julien Lolli :
"Concernant les plaintes. Aujourd'hui la Ligue ne marche que comme ça. Juste une petite info : jeudi je suis monté à la commission de discipline suite aux évènements du match Bastia / Clermont. La Ligue n'attend qu'une chose : donnez-nous des noms et allez porter plainte pour à ce moment là disculper le club.

Aujourd'hui, poursuivre n'est certainement pas la solution. Il faut trouver un compromis : mettre une pression constructive mais tout ce qui est dégradations, fumigènes encore une fois ce n'est pas la solution. Car aujourd'hui on a un combat commun : le maintien ! Et sachez que tous ces évènements nous jouent contre. D'abord au niveau des amendes, pour Clermont encore des amendes vont tomber.

Nous avons aussi un match avec sursis et j'ai bien peur que la Ligue applique un huis-clos. Ce sera peut être un huis clos ou un match en France continentale. Là aussi il faut se donner la main, et toutes les exactions ne sont pas bonnes pour le club. Il faut qu'à l'avenir on ne soit pas confronté à ces situations".

Un supporter :
"Très bien, mais quand on perd 3-0 au bout d'une demie-heure de jeu il y a des comportements que l'on peut comprendre. Les joueurs eux n'ont eu aucune réaction".

Joseph Franceschini :
"La réaction des joueurs contre Clermont, on ne peut pas la maîtriser. On perd 3-0, on perd 3-0. Ou vous avez compris qu'on est en 2010 et plus en 1980, ou vous n'avez rien compris.
Il y a eu des erreurs dans le passé. La mentalité a changé, on a voulu faire plus blanc que blanc, on a voulu rentrer dans le système, le centre de formation, les courbettes à Paris etc.

Maintenant on reprend le club, on ne changera pas l'état desprit des 22 joueurs actuels en un coup de baguette magique. Il va falloir reconstruire.

Nous ne sommes pas les dirigeants du début de saison. On change et on veut changer. On est dans l'urgence, vous devez nous aider".

Un supporter :
"Vous pouvez quand même remercier le CSB pour faire avancer les choses. Contre Clermont le joueur dribble tout le terrain fait une passe en retrait et Clermont marque. Est-ce les joueurs ont le droit de tacler ?".

Pierre-Marie Geronimi :
"Les joueurs sont tout autant impliqués vous. Ils ont la volonté de s'en sortir. Mais le coach l'a expliqué : on a un groupe très jeune, un manque d'expérience flagrant et on n'est pas aujourd'hui dans la situation de les faire travailler au niveau de l'expérience etc.

Ne croyez surtout pas que les joueurs ont lâché, qu'ils s'en foutent. Ils jouent leur carrière aussi avec leur CV. Ils sont dans une position décisive.

On a joué avec des équipes très jeunes, et parfois il faut prendre en compte ça. Le premier travail du coach sera de ce côté-là".

Un supporter :
"Qui est prêt demain matin à se rendre à l'Igesa afin de témoigner de notre soutien aux joueurs ? Le coach nous dit que l'entraînement est à 10 heures alors demain nous iront voir les joueurs ?".

Faruk Hadzibegic :
"Je suis quelqu'un qui vient de l'extérieur avec un regard différent. Je fais partie de ceux qui va partager cette aventure. On n'a pas le droit de réagir comme vous et des ultras. On est des dirigeants et ont doit rester mesurés. Des fois on est obligé de faire des déclarations contre les supporters pour éviter les poblèmes. Si la situation de Bastia est critique ça ne date pas d'hier mais surtout depuis des années. On est fautif au niveau de la communication, on a perdu la confiance qu'on essaie d'installer de nouveau. On veut la réinstaller mais ça peut pas se faire en 3 jours. Soyez passionnés, mais soyez aussi mesurés, exigez des choses mais dans la mesure.

Il faut aussi essayer de fideliser les joueurs. L'équipe est jeune et n'a pas vécu assez pour pouvoir faire face. Moi je vais les forcer à retrouver les valeurs et trouver les qualités de jeu. Concernant la presse, j'étais à Dijon il y a quelques mois et les journalistes disaient : "on a d'autres soucis". Ils ont des exigences de leurs chefs. Mais nous, nous proposons le dialogue avec vous".

Un supporter :
"Est-ce normal également qu'après une défaite les joueurs s'échangent les maillots sur la pelouse à la vue de tous les supporters médusés du résultat ?"

Faruk Hadzibegic :
"Ce n'est pas normal et je leur ai déjà demandé de mettre l'agressivité sur l'adversaire dans le couloir aussi. J'ai demandé aux dirigeants aussi d'arrêter de faire la bise aux joueurs".

Un supporter :
"Je suis supporter depuis que Bastia joue en CFA. Je suis très heureux de voir le nombre de jeunes ici et il faut arrêter de dire qu'il y a que des voyous à Bastia. Il n'y en a pas plus qu'ailleurs. Tous les gars qui sont là, sont là pour sauver le club. Bienvenue à la nouvelle équipe dirigeante. Je voudrais parler de l'équipe : contrrairement à ce qui est dit, Bastia est une equipe en devenir mais seule elle ne peut pas réussir. Par contre le recrutement il faut qu'il soit vite fait. Il faut que les joueurs recrutés aient de la mentalité et pas forcément que des corses. Se battre c'est dans la mentalité. On a besoin des jeunes supporters et il faut arrêter aussi de les marginaliser".

Un supporter : "Avez-vous un plan B au cas où on descend ? Et Faruk va t-il rester si tel était le cas ? Mr Hadzibegic, il faut recruter des joueurs qui ont faim de ballon, qui ont des tripes, des gens de chez vous qui ont eu des rats au petit déjeuner ! Pas des joueurs habitués au Corn Flakes le matin !"

Faruk Hadzibegic :

"Nous avons signé un contrat sur 2 ans et demi. Je reste et je resterai toujours si on a tous la conviction que je sers à quelque chose. On savait que le club risquait d'aller en National. Maintenant sur les yougo, aujourd'hui il y a des problèmes qui se posent : ils sont très chers. Et je ne suis pas sûr que les yougo peuvent répondre à la question corse aujourd'hui. Je pense qu'un gars comme Greg Lorenzi peut être la solution.

Lors de mon premier match, mon coach me fait rentrer à Belgrade, et là j'avais en face Dragan Dzadicque je vouvoyais. Le coach a dit qu'il ne fallait pas que je le laisse passer et j'ai dit à Dragan : "on ma dit qu'il faut que je te donne les coups mais comme ja'i bcp de respect pour toi je ne le fais pas". Dragan me donnait alors le ballon parfois. Des joueurs comme ça c'est maintenant extrêmement rare".

Julien Lolli :
"Le plan B. Pourquoi le recrutement doit être judicieux ? C'est pour pouvoir rebondir s'il devait arriver. En National il faudra aussi maintenir le statut pro. Pourquoi on doit être tous sérieux aujourd'hui ? Faut pas dire qu'on va diriger avec n'importe qui, n'importe comment, en achetant des joueurs à tout-va etc. Si on a des dettes, que la situation n'est pas bonne, la Ligue ne nous laissera pas le statut professionnel. Mais pour l'heure nous n'avons qu'un seul plan en tête : c'est le plan A.

Un supporter :
"Il y a aussi un problème avec les joueurs qui sont considérés comme cadres. Mais vous ne pensez pas que des joueurs comme Jau ou Cubilier s'en tapent du club ? Ils se disent "comme aucun club ne veut de moi et si le club tombe en National, ce n'est pas grave, le club aura toujours besoin de moi en National". Et comme ça ils ont encore un an de salaire assuré devant eux vu qu'ils sont proches de la retraite. Ils s'en contre-balancent du club".

Faruk Hadzibegic :
"Aujourd'hui ce sont les joueurs que je vais défendre. Ils portent le maillot de Bastia. C'est à moi de leur changer la mentalité et leur comportement. Il faut qu'ils soient fiers d'eux. Il y a des erreurs qui ont été commises sur certains joueurs par les anciennes personens mais peut être qu'on en fera aussi. Si on recrute 7 joueurs, il ne faut pas avoir 7 déceptions au bout du compte.

Aussi, je prends l'engagement devant vous : si Cubilier continue avec ce comportement je demanderai son départ à la fin de la saison !"

Un supporter : "On a entendu des vertes et des pas mures précédemment avec les anciens dirigeants du club. Le club c'est trois composantes : dirigeants, joueurs et supporters. Pour l'instant on doit faire le constat que la seule composante qui assume ses responsabilités ce sont les supporters. Nous demandons l'union sacrée, donc ralliez-vous à la demarche du CSB. Assumez vos responsabilités, faites passez le message aux joueurs et on aura l'union que tout le monde appelle de ses voeux.

Enfin, pouvez-vous nous communiquer la somme qui sera allouée durant ce mercato au recrutement ?" (la salle vote à l'unanimité le fait de demander quelle est la somme allouée aux transferts).


Pierre-Marie Geronimi : "On a la possibilité de recruter 3 ou 4 joueurs pour permettre au club de rester en Ligue 2. Le coach nous a donné une liste et on va commencer les discussions avec les principaux intéressés. Mais on ne peut pas vous donner de chiffres simplement parce que sinon les enchères montent rapidement, les autres clubs, les agents, jouent là dessus".

Un supporter :
"Enfin, pouvez-vous nous affirmer que mardi il y aura 11 lions sur le terrain ?"

Julien Lolli :
"Moi je voudrais surtout qu'il y en ait 12 !".

Faruk Hadzibegic :
"A partir de maintenant on part à la guerre. Mais je peux pas vous donner la garantie qu'il y en aura 11 ou 12 mais je vais tout faire pour, croyez-moi !".

Publié dans Articles divers

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